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2020-05-07 14:12

Nouvelles inquiétudes dans le monde des placements P2P


Nous avons publié une enquête détaillée dans Virus Info 43 sur quelques plates-formes de placements P2P prétendues à haut rendement qui ont disparu avec l’argent d’investisseurs. Depuis, la crise due au coronavirus a révélé de nouvelles faiblesses dans cette industrie, confirmant un niveau de risque dont nous avions alerté, mais auquel de trop nombreuses personnes refusaient de croire.

Sur les plates-formes qui survivent à la crise les taux des rémunérations ont augmenté sensiblement, traduisant à la fois un risque accru et une fuite des investisseurs. Il a, d’ailleurs, été possible de bénéficier de grosses remises sur les « seconds marchés » permettant de revendre des contrats. L’avenir dira si le pari est gagnant.

En attendant, dans notre enquête, nous évoquions le cas de Monethera en nous demandant si elle serait la suivante à disparaître. Eh bien, elle a cessé son activité depuis fin mars ! Dans la foulée, Grupeer a fait la même annonce, précisant que l’argent des investisseurs est bloqué et ne rapporte plus d’intérêts en raison de décisions législatives dans plusieurs pays. Ces décisions n’ont pourtant pas cours dans tous les pays… Selon de récents chiffres « officiels », Grupeer réunissait plus de 27 000 investisseurs et avait levé auprès d’eux plus de 75 millions d’euros, dont environ 50 millions toujours dans le circuit. Les inquiétudes sont d’autant plus grandes qu’un responsable de l’intermédiaire Dziesiątka Finanse affirme ne pas avoir conclu d’accord avec Grupeer, alors que Grupeer levait de l’argent en son nom. D’autres plates-formes comme DoFinance ont également bloqué les transactions. La liste est non exhaustive.

Même Mintos, de très loin le premier acteur en taille du marché et considéré comme la référence, inquiète. Les retards de paiement s’accumulent (nous avons constaté déjà jusqu’à environ 60 % de remboursement qui tardent à venir), certains intermédiaires censés rembourser les prêts après 60 jours de retard ont retiré leur promesse (comme nous nous y attendions dans notre enquête…), d’autres ont perdu leur licence, plusieurs ont été déréférencées, etc. En raison de grosses pertes potentielles pour eux, les investisseurs fuient la plate-forme en masse. Ils sont nombreux à estimer que Mintos ne semble pas faire grand-chose pour eux. Du coup, elle a même été obligée de rétablir des frais sur son second marché pour sauver ses propres revenus. Et pour réduire les dépenses, les nouveaux investisseurs ne reçoivent plus de prime de bienvenue.

De notre côté, notre préférence allait vers la plate-forme EstateGuru, en raison d’un collatéral immobilier permettant de couvrir les incidents. Malgré cela, il reste un risque, comme nous l’avions expliqué. Nous avons approfondi notre enquête et avons constaté, fin 2019, que plusieurs projets notamment de la société emprunteuse Rolegur (mais pas seulement elle) sont liés à un certain Mihkel Roosme. Il se trouve que cette personne est alors responsable du développement d’EstateGuru sans que cela ne soit indiqué dans les descriptifs de ces projets. Pis, ces projets accumulent les retards de paiement, certains depuis près de six mois, alors que des procédures de saisie sont lancées bien plus rapidement contre d’autres emprunteurs indélicats. La plate-forme nous a affirmé que ce monsieur, recruté pour ses compétences, était l’ancien directeur de Rolegur et que les projets de ce professionnel de l’immobilier ont été financés avant son arrivée chez EstateGuru. EstateGuru nous affirme ne pas accorder de prêts à ses employés et que Rolegur est traitée comme les autres emprunteurs de la plate-forme, malgré nos constatations. Les liens sont coupés progressivement, les choses ne vont pas aussi vite que souhaité, ajoute EstateGuru mais, au registre du commerce, Mihkel Roosme apparaît toujours dans la fiche d’identité de Rolegur et d’autres sociétés. Et son historique n’est pas pour nous rassurer. D’ailleurs, finalement, c'est sa présence au bureau de direction d’... EstateGuru qui a été supprimée début 2020 à titre officiel, tout en étant encore responsable du développement de la société dans le même temps. Depuis il n'apparait plus sur le site Web d’EstateGuru dans la liste de son personnel, bien que ce poste apparaît encore comme actif dans son profil personnel sur LinkedIn. Espérons que tout se terminera bien pour les investisseurs !



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